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Wyverns, la vouivre de l'actu crypto | ÉCONOMIE
Les banques traditionnelles se préparent à intégrer les crypto-actifs
Par Max Funders | Journaliste économique
Publié le 11 mars 2025 à 10:30 | Mis à jour à 12:45
Dans un tournant historique pour le secteur financier, les grandes institutions bancaires françaises et internationales accélèrent leur stratégie d'intégration des crypto-actifs dans leurs offres de services. Cette évolution marque une nouvelle ère dans la relation entre la finance traditionnelle et les actifs numériques.
Selon une étude publiée ce matin par le cabinet de conseil McKinsey, plus de 70% des banques mondiales prévoient de proposer des services liés aux crypto-monnaies d'ici la fin de l'année. Un changement radical par rapport à l'attitude méfiante qu'elles affichaient encore il y a quelques années.
La Banque Centrale Européenne (BCE) a récemment assoupli sa position, reconnaissant que "les actifs numériques font désormais partie intégrante du paysage financier et nécessitent un cadre réglementaire adapté plutôt qu'une opposition de principe", selon les propos de Christine Lagarde.
Des services diversifiés pour une clientèle en attente
Les établissements bancaires français ne sont pas en reste. BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole ont toutes annoncé des initiatives concrètes pour intégrer les crypto-actifs dans leur catalogue de services. Ces offres s'articulent autour de trois axes principaux :
- La conservation sécurisée de crypto-actifs pour le compte des clients
- Des services d'investissement et de trading sur les principales crypto-monnaies
- L'utilisation de la technologie blockchain pour optimiser certaines opérations bancaires traditionnelles
Pour Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, "il ne s'agit plus de savoir si les crypto-actifs vont s'imposer, mais comment les banques traditionnelles vont s'adapter à cette nouvelle réalité pour continuer à jouer leur rôle d'intermédiaires de confiance".
Le cadre réglementaire MiCA comme accélérateur
L'entrée en application progressive du règlement européen MiCA (Markets in Crypto-Assets) depuis janvier 2025 a créé un environnement propice à cette évolution. Ce cadre réglementaire, considéré comme le plus complet au monde concernant les crypto-actifs, offre une sécurité juridique tant aux institutions financières qu'à leurs clients.
"MiCA représente un tournant décisif qui permet aux acteurs traditionnels de la finance d'entrer sereinement sur le marché des crypto-actifs", explique Marc Zeller, expert en finance décentralisée. "Les banques peuvent désormais s'appuyer sur des règles claires pour développer leurs offres tout en limitant les risques."
La tokenisation des actifs traditionnels (actions, obligations, immobilier) sur blockchain constitue également un axe de développement majeur. Cette technologie permet de fractionner la propriété d'actifs traditionnellement peu liquides et d'automatiser certaines opérations grâce aux contrats intelligents (smart contracts).
Des défis technologiques et culturels
Malgré cet enthousiasme, les établissements bancaires font face à d'importants défis pour mener à bien cette transition. Sur le plan technique, l'intégration des infrastructures blockchain aux systèmes informatiques bancaires existants représente un investissement considérable. Les banques françaises prévoient d'y consacrer plus de 2 milliards d'euros sur les trois prochaines années.
Le défi est également culturel. Les collaborateurs des banques traditionnelles doivent être formés à ces nouvelles technologies et à leurs implications. "Nous avons lancé un vaste programme de formation interne sur les crypto-actifs qui concernera plus de 5000 collaborateurs d'ici fin 2025", indique Frédéric Oudéa, ancien directeur général de la Société Générale devenu conseiller spécial pour la transformation numérique du groupe.
Un positionnement stratégique face aux fintech
Cette accélération s'explique également par la concurrence croissante des néobanques et fintech qui ont pris de l'avance dans le domaine des crypto-actifs. Revolut, N26 ou Lydia proposent déjà à leurs clients des services d'achat et de conservation de crypto-monnaies depuis plusieurs années.
Pour Philippe Heim, président du directoire de La Banque Postale, "l'intégration des crypto-actifs n'est pas une option mais une nécessité pour rester pertinent auprès des nouvelles générations de clients, plus enclines à utiliser ces nouveaux outils financiers".
Les analystes du secteur s'accordent à dire que nous assistons à une convergence historique entre finance traditionnelle et finance décentralisée. Cette tendance devrait s'accélérer dans les prochains mois avec l'arrivée probable de nouveaux acteurs institutionnels sur ce marché en pleine maturation.
Pour les utilisateurs, cette évolution promet une accessibilité accrue aux crypto-actifs dans un environnement plus sécurisé et régulé, contribuant potentiellement à une adoption plus large de ces technologies au-delà des cercles d'initiés.
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